Identité et créolité dans les romans de Patrick Chamoiseau

La question des identités est l’un des thèmes les plus récurrents de la littérature négro-africaine. Le récent mouvement de la créolité, qui est paru dans les années quatre-vingts immédiatement après l’antillanité, comme courant littéraire antillais a montré, jusqu’à aujourd’hui, de nouvelles tendances et de nouveaux modèles d’affiliations culturelles. Parmi les initiateurs proéminents de ce mouvement, on note Patrick Chamoiseau, dont les œuvres ont été sélectionnées pour faire l’objet de cette étude. Celle-ci cherche à sa focaliser sur la question des identités à la lumière de trois œuvres de Patrick Chamoiseau à savoir : Solibo Magnifique, Chemin d’école et Texaco. Le but était de voir comment et sous quel angle les auteurs antillais abordent ce sujet. L'auteur s'est particulièrement focalisé sur les conceptions de Chamoiseau qui concernait la créolité. L’étude consistait donc à faire une analyse systématique de l’auteur et de ses œuvres. Fondée sur quatre approches méthodologiques, à savoir : formaliste, sociologique, socio-historique et psychanalytique, cette étude démontre que pour Chamoiseau, la créolité est une sorte de retour aux sources linguistiques antillais. Cela se démontre par l’injection de temps en temps par l’auteur de locutions et de mots en créole dans les textes étudiés. Dans ses œuvres, il s’évertue à exposer la complexité réelle antillaise : ses valeurs historiques, culturelles, en bref, le quotidien de l’Antillais. Il développe les thèmes de l’identité en relatant des pratiques culturelles du passé ; ainsi que les souffrances du peuple antillais au fil des générations : pendant la période de l’esclavage, pendant celle de la première migration vers la métropole, ainsi qu'actuellement. La créolité se voit alors implicitement utilisée par l’auteur comme une arme politique pour dénoncer la politique française de départementalisation qui favorise le règne de l’assimilation et l’acculturation en Martinique.