Quraishiyah n’a jamais appris à nager étant petite. Elle se trempait quelquefois dans la rivière des lettres. Mais par inadvertance, voilà qu’aujourd’hui elle se trouve noyée dans un tourbillon d’alphabets, de mots et d’expressions. On lui avait enseigné qu’en ajoutant des mots, on peut obtenir une phrase, et elle a appris que les mots peuvent devenir musique – aussi douce qu’une berceuse, aussi triste qu’une mélopée ou aussi déchirante qu’une symphonie. Engloutie, elle a découvert que les mots peuvent dessiner un soleil, créer un déluge, engendrer un tonnerre fracassant ou peindre un arc-en-ciel…