La rubrique pétillante de prune

Choisissez la période

Tout d’abord, faites en sorte de choisir un moment de l’Histoire dans lequel vous vous sentez le plus à l’aise, tout simplement parce que vous aurez lu pas mal d’ouvrages de cette période ou parce que sa conjoncture vous aura toujours intéressé.
Ainsi, vous aurez déjà en tête certains détails qui pourront vous aider à construire votre trame.

Documentez-vous

Afin que votre histoire ne sorte pas du contexte dans lequel vos personnages vont évoluer, ne négligez surtout pas le laborieux et fastidieux moment des recherches de documentations sur la période donnée. Eh oui, il faut bien faire quelques efforts, parfois ! Encyclopédies, livres d’histoire, thèses et autres sources seront alors vos compagnons de route durant la phase de préparation. Ainsi, vous éviterez les erreurs telles que des anachronismes qui pourraient détruire tout le travail d’écriture qui vous aura pourtant déjà coûté beaucoup de temps.
Alors, s’il vous venait, par exemple, l’idée saugrenue d’un quelconque port de perruque en France au XVIe siècle, sachez que le premier à l’avoir inaugurée, pour cacher les rares poils qui tentaient vainement de garnir son royal cailloux, est Louis XIII, soit en 1620.
Ce sont des détails, soit, mais d’une très grande importance si vous voulez garder loin des taches votre crédibilité encore immaculée.

Et le vocabulaire, alors !

Eh oui, là aussi, il ne faut pas se fourvoyer ! Des néologismes pourraient très vite mener votre histoire à la dérision. Ainsi, évitez à vos protagonistes du Moyen Âge de parcourir des « kilomètres », alors que cette mesure n’est apparue que bien plus tardivement, soit à la fin du XVIIIe siècle.
Donc, une fois de plus, documentez-vous afin de leur donner un vocabulaire en phase avec leur époque. Leur façon de s’exprimer est aussi à tenir en compte pour que le lecteur puisse plus aisément adhérer à l’histoire que vous lui racontez.
Nous avons un sérieux doute quant au fait, par exemple, que les enfants de Napoléon fussent tentés de préparer une « soirée pyjama » avec leurs amis… Mais bon, pourquoi pas ? Les historiens ont peut-être occulté cette petite fête dans leurs archives !

Détaillez bien les personnages et lieux

Pour une meilleure immersion, le lecteur a besoin de se situer dans le temps, ainsi tenues vestimentaires, atmosphère, lieux et consorts sont sans aucun doute d’un réel intérêt.
Le fait de détailler l’endroit dans lequel votre protagoniste évolue permet à notre lecteur, qui a toujours cette soif inaltérable d’informations, de mieux visualiser la scène. De ce fait, l’on peut imaginer un homme, par un jour de grisaille hivernale, sortant de sa maison en torchis, les houseaux lacés sur des chausses en laine, déjà bien crottés par la boue qui s’est formée dans la rue où cochons, rats et poules se nourrissent des ordures jetées par les habitants du village situé sous les remparts du château seigneurial.
Rien que les mots « houseaux » et « chausses », typiques du Moyen Âge, permettent de situer approximativement la scène.
Là encore, on oubliera de le chausser de sabots alors qu’il côtoie Templiers et autres chevaliers du même acabit. Que vous le vouliez ou non, il sera bien obligé de patauger dans la boue avec ses godillots de fortune…

Choisissez l’espace que prend votre histoire

Vous opterez soit pour un roman impliquant les grands noms de l’Histoire lors d’événements qui leur auront permis de se démarquer, soit pour un récit situé dans un univers plus restreint. En effet, ces deux méthodes demandent une approche tout à fait différente.

Dans le premier cas, bon nombre de recherches seront nécessaires afin de donner de la crédibilité à votre roman. Il ne faudrait quand même pas donner à vos célèbres protagonistes certains traits de caractère aux antipodes de la réalité avérée par des sources sûres !
On imagine mal un sourire angélique ni même de la compassion se dessiner sur le visage de Guillaume de Nogaret alors qu’il aborde le sujet de l’ordre des Templiers.
Ou bien, on ne peut un seul instant penser qu’Hitler ait écouté de la musique yiddish pour s’endormir. Là encore, le pauvre lecteur se croyant victime d’une hallucination serait bien tenté de se pincer pour ôter tout doute de son esprit…

Ne vous lancez pas non plus dans la rédaction de faits historiques si vous n’êtes pas certain de leur véracité. Il vous faut vraiment vous renseigner à l’aide de sources sérieuses avant de verrouiller toutes les informations que vous apportez dans votre ouvrage pour ne pas permettre au lecteur chevronné de mettre le doigt là où ça fait mal.

Dans le second cas, seul le contexte aura son importance. Ainsi, il vous sera possible, par exemple, de raconter la vie d’un couple d’aristocrates du XVIIIe siècle sans entrer dans les détails historiques, mais en vous inspirant des événements qui auront eu un impact sur leur destinée, le séisme de la Révolution française ayant largement modifié leur vision de l’avenir. Vous imaginerez alors leurs pensées, leurs doutes et leurs souhaits au moment où, sous le couperet de « la Veuve », des têtes tombent au rythme d’une pluie tropicale.