Dodécacophonie

L’auteur anonyme de cet opuscule aurait dû naître au XIXe siècle et encore… versificateur, rimailleur, voire rhétoriqueur, ses vers ne sont ni assez justes ni assez faux, ni bien robustes, ni seulement beaux. Sous-Cyrano et triste Corbière, qui tombera dans le panneau de sa petite bière ? Lecteur, détourne-toi et achète vite un livre à bandeau sur la liste, un livre qui existe, bien posé, art roman ou à la limite de la vraie proésie : du noir par rares touches semées artistement sur l’océan du blanc ; mieux encore sacrifie au génie du XXIe siècle : l’histoire vraie, invention insurpassable ! Tu vois, tu n’as que l’embarras du choix, aussi ne diffère plus, le temps du bon achat est compté, rends-moi à ma gondole abîmée, à mon rayon de poussière, où même le pilon m’a oublié. Pendant que tout autour on affiche les prix, à tort je crois encore l’acte d’écrire gratuit. « Je me trompe je mens et je crie je m’en fiche : pourvu que de ta part je reçoive mépris. »