Posté par
AA Victoria
Différencier le futur du conditionnel
Combien de fois sommes-nous sur le point de griller quelques neurones à force de tenter de savoir s’il faut conjuguer au futur simple ou au présent du conditionnel ? C’est franchement exaspérant de perdre autant de temps sur une phrase aussi banale que, par exemple, « je partirai/partirais bientôt ». Pour y remédier, quelques astuces pourront vous permettre de prendre la bonne décision face à ce choix cornélien. Mais avant d’en arriver là, on va peut-être commencer par expliquer l’usage de ces deux temps qui martyrisent tant votre cerveau en proie à un cruel dilemme.
Le futur simple
Il exprime l’avenir :
Demain, je lézarderai enfin sur les plages de Bora-Bora !
Mais aussi une hypothèse à la probabilité qui frise la faisabilité avec un « si » au présent :
Si je finis mon boulot à temps, j’irai lézarder sur la plage cet après-midi.
Le présent du conditionnel
Il exprime une hypothèse improbable, voire impossible, en s’octroyant l’aide d’un « si » à l’imparfait :
Ah ! si j’étais riche, je lézarderais sur une plage tahitienne à longueur d’année !
Mais aussi un souhait :
Avec ce beau temps, je lézarderais bien sur la plage… mais il faut que je finisse de bosser.
Ou une formule de politesse :
Pourrais-tu me déposer à la plage en passant ?
Ou bien une incertitude :
Selon ses collègues (oh, les vendus !), il serait parti à la plage.
Vous avez dû remarquer une différence ! Non ?! Bon, eh bien, on récapitule vite fait, bien fait, car c’est d’une simplicité élémentaire : futur et conditionnel sont construits sur le même radical, seules les terminaisons changent. Ainsi, pour le futur, prenons l’exemple du verbe lézarder. Notre radical sera accompagné de ai/as/a/ons/ez/ont.
Je lézarderai
Tu lézarderas
Il lézardera
Nous lézarderons
Vous lézarderez
Ils lézarderont
Les terminaisons de ce même verbe au présent du conditionnel seront ais/ais/ait/ions/iez/aient.
Je lézarderais
Tu lézarderais
Il lézarderait
Nous lézarderions
Vous lézarderiez
Ils lézarderaient
Peut-être que quelques petites astuces pourront vous aider à ne plus vous planter entre le futur et le conditionnel ? Allez, c’est parti !
Le plus simple c’est de penser à modifier la 1re personne du singulier par la 2e. Retournons sur les plages paradisiaques de Bora-Bora :
Demain, j’irai ou j’irais lézarder sur la plage ?
Demain, tu iras lézarder… donc, j’irai, soit futur simple.
Si j’avais le temps, j’irai ou j’irais lézarder sur la plage ?
Si tu avais le temps, tu irais lézarder… donc j’irais, soit présent du conditionnel.
Mais il y a aussi la possibilité de faire le distinguo selon la prononciation de la terminaison.
Au futur : je partirai se prononce « é » fermé.
Au conditionnel : je partirais se prononce « è » ouvert.
Dernier petit point, qui aurait bien servi au Petit Gibus qui, en pleine Guerre des boutons, s’est exclamé : « Si j’aurais su, j’aurais pas venu ! » C’est bien là l’erreur à ne pas faire ! Pourtant, bien trop souvent, cette tournure de phrase alambiquée torture nos tristes tympans, tel le crincrin d’un violoneux débutant ! En effet, après un « si », on oublie, on occulte, que dis-je ! on éradique l’usage du futur simple et du présent du conditionnel ! Ce qu’aurait dû dire notre petit soldat en culotte courte, c’est : « Si j’avais su, je ne serais pas venu ! » Mais bon, dans l’action, ce genre de règles devait être le cadet de ses soucis…
Vous voyez, c’est si simple de différencier ces deux temps ! L’un, soit le futur, nous expédie dans l’avenir ; l’autre, soit le conditionnel, formule des hypothèses, des chimères ou des incertitudes. Maintenant que vous avez pris connaissance de cet article, vous avez toutes les cartes en main pour ne plus mettre vos neurones en surchauffe.
À la prochaine pour une nouvelle règle ?
Si vous souhaitez consulter l’article précédent sur la concordance des temps c’est ici !
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