Dans l'ombre des peupliers

« L’été a été magnifique. Après la canicule, quelques pluies sont tombées, et on a même eu droit à quelques rafales de vent. Le mois de novembre est vite arrivé, et voilà que la forêt imbibée, laisse échapper des relents de feuilles et de bois décomposés. C’est un mélange aussi coulissant qu’un lubrifiant.
« J’aperçois enfin les champignons qui sont à l’origine de cette petite aventure. De mon sac, je sors mon coutelas et j’avance d’un pas plus motivé. Ma réaction s’avère totalement stupide, j’aurais dû regarder le sol avant de poser mes pieds. Il a vite fait de s’effriter sous mon poids, en une fraction de seconde. Me voilà ainsi en train de dévaler la colline. J’essaie d’agripper l’herbe autour de moi, mais rien n’y fait. Je roule, je coule, j’offense violemment les bosquets qui ne font rien pour m’immobiliser. Au dernier moment, ma tête heurte le flanc d’un rocher, le choc est si violent que je ne ressens rien, je n’entends rien, je ne vois rien. Je crois que je suis en état d’évanouissement, heureusement, pendant une assez courte durée. »