La presse en parle

4 juin 2012
Posté par
Marie

Claude-Bernard Berkowitz dans La Chronique littéraire de Victor Bérenguier

TOURNEZ D’UN CRAN LE KALEIDOSCOPE

Le livre gigogne des paradoxes de ma vie

Deux titres en un, il faut l’imaginer; mais l’auteur sur ce plan-là n’est jamais à court d’idées. La référence au Kaléidoscope sied parfaitement au contenu de l’ouvrage et  » Le livre gigogne des paradoxes de ma vie » « colle » parfaitement à ce que l’écrivain nous révèle au travers des ses propos et de ses arguments qui peuvent parfois surprendre, voire choquer en allant à l’encontre de l’opinion communément admise. Mais au fond le paradoxe n’est-ce pas aussi cela? Alors nous sommes prévenus par l’annonce ainsi faite. Il ne nous reste plus qu’à nous plonger dans la lecture et nous laisser entraîner au fil de la plume de Claude-Bernard Berkowitz.

Vous l’avez certainement compris, il s’agit d’une auto biographie. C’est du moins ce que dans un premier temps on peut supposer, mais « attendez, attendez », il y a autre chose dans ce qui nous est raconté et, là, on pourrait être tenté de parler plutôt d’un « Essai » à la manière de Montaigne. Par exemple, voici un extrait des confidences de l’auteur:

« Le goût pour la lecture est une vertu unanimement reconnue. Pourtant, parfois je me dis: attention! Halte au consensus! Si nous voulons cesser de tourner en rond, si nous voulons sortir de l’ornière, il nous faut bien remettre en question les idées les plus incontestables. Osons penser librement, osons changer la direction de notre regard.»

Ces derniers propos ne font-ils pas penser à ceux d’Albert Einsten : « Inventer, c’est penser à côté.» Ce qui me conforte d’ailleurs lorsqu’en réunion, face à la stratégie à adopter pour trouver une solution à un problème, je propose de penser à l’envers. Mais revenons au déroulement du « fil de soi » que l’auteur tire pour nous raconter sa vie et nous dévoiler ses intentions:

« J’ai l’intention, dans ces pages, d’aborder, sous un angle que je voudrais nouveau, des problèmes de société importants. La marche logique à suivre serait de lire tout ce qui a été précédemment écrit à ce propos… Mais peut-être que le contenu des livres savants est un obstacle invisible qui interdit la solution; peut-être faut-il penser en dehors des pensées battues.»

Certes, bien qu’il se targue de ne pas être épris de lecture, Claude-Bernard Berkowitz possède une sérieuse culture. Mais il a choisi pour traiter [son ] problème, la judéité abordée sous ses multiples facettes et les problèmes de société qui l’interpellent, de se référer aux souvenirs d’enfance qui remontent à sa mémoire comme les images, les scènes qui apparaissent lorsqu’on tourne d’un cran un kaléidoscope.

A propos de ses ancêtres, et donc des juifs et de leur situation dans le monde, il clarifie, malgré sa complexité, le problème de leur existence. Les pages qu’il écrit à ce sujet sont riches d’enseignement. Mais si on a conscience que cette question lui tient à cœur, et pour cause, on est obligé de constater qu’il n’hésite pas à aborder, pour les dénoncer, les aspects sociétaux qui l’interpellent et le dérangent, comme par exemple ce qui se passe dans la pratique du sport de compétition:

« Le sport de compétition soulève une belle unanimité dans l’enthousiasme du public. A en croire aussi bien les organisateurs et dirigeants que les occupants des gradins des stades ou que les amateurs du petit écran, le consensus est absolu. Vive les jeux du stade, vive la compétition qui permet de se surpasser!… Qui ne vibre pas face à la gloire d’un coq gaulois conquérant le titre de champion du monde?… Même moi, quelquefois je me laisse prendre à regarder la finale. Il est vrai que ce qui m’intéresse n’est pas la performance des uns ou des autres mais cette espèce de psychologie de l’absurde, les regards brillants des joueurs face à la dérisoire poursuite d’un ballon, le désespoir à la fois pathétique et ridicule de la patineuse qui chute lourdement dans la figure qui devait l’amener à la gloire. Adieu veau, vache, cochon, couvée! […] … la jeune artiste-athlète qui s’écrase au sol, se fait mal aux genoux, pour obéir à la pression énorme qui, à travers son entraîneur, l’oblige à se surpasser en raison de la course implacable aux prestiges nationaux et aux cupides profits financiers. Vive le sport qui permet de se surpasser, surtout pour écraser le concurrent. On vous dit que le sport de compétition développe de grandes qualités morales: courage, fair-play, esprit d’équipe, etc… Cependant les arbitres reçoivent des coups, des joueurs se bagarrent, les hooligans déchaînent leur haine et leur violence, les injures racistes fusent sur les stades, les courses cyclistes deviennent des co