Le Carnet de Cyprien

La vie n’a guère épargné Cyprien. Il naît en 1843 dans un petit village de l’Aveyron et n’a que neuf mois quand il perd sa mère. Puis il se retrouve orphelin de père à 12 ans à peine. Trois ans plus tard, il quitte l’école pour se louer comme berger. Mais il abandonne vite ce métier qui lui déplaît fortement pour se tourner vers la boulangerie. Conscrit, il débute son service militaire en 1864 et débarque avec ses camarades en Algérie pour aller rejoindre la 12^e section d’ouvriers d’administration à Alger. Le jeune homme découvre alors l’Afrique et ressent un grand choc en débarquant sur ce continent inconnu. Les gens lui paraissent sales, déguenillés, et il ne goûte guère le couscous qui lui paraît bien léger pour remplir un estomac. Il note cependant la grande ferveur des Arabes et constate combien ils sont absorbés lorsqu’ils prient, que ce soit dans la rue ou dans les champs. Il reste huit mois à Alger, ville qu’il apprécie pour son joli port de mer, ses commerces et ses champs cultivés alentour. Puis c’est le départ pour Constantine.