Patrice Leclerc.
66 ans. Marié, trois enfants, onze petits-enfants.
Général à la retraite.
Lorsque j’écris un roman, je veux amener le lecteur à imaginer que tout ce que je raconte est crédible, et à défaut d’être réel, aurait pu exister, ou existe peut-être en partie.
Pour cela, je suis obligé de me déplacer dans mon histoire comme le ferait un équilibriste. Le câble qui me sert alors de fil directeur pour dérouler mon histoire, doit donc être parfaitement résistant et bien arrimé. C’est pourquoi il est composé de lieux, de dates, de personnages et d’événements réels, que je puise dans notre passé et dans notre quotidien. Ainsi, si les héros sont fictifs, ils pourraient exister, et vous pourriez les croiser autour de vous. Leur environnement vous est peut-être familier, ou pour le moins ne vous est pas inconnu.
Mais pour créer le mystère, pour déclencher des événements qui puissent être vraisemblables, il me faut inventer, je dirais même divaguer. Non pas au sens propre, en prononçant des paroles incohérentes, mais au sens littéraire, en ‘’errant çà et là , à l’aventure’’. Ou encore au sens figuré, comme le ferait une rivière : ‘’sortir de son lit, le déplacer’’. C’est là un exercice difficile pour un équilibriste suspendu sur son câble au-dessus du vide. D’autant que ce parti pris nécessite de se contorsionner, afin de mélanger le réel avec l’imaginaire, de passer sans que le lecteur n’y prenne garde de l’un à l’autre, tout en faisant en sorte que l’imaginaire puisse paraître réel, mais aussi que le réel puisse surprendre.
Les situations qui en résultent n’ont bien sûr pas existé, mais certaines vous paraîtront pourtant familières, et si je les relate c’est qu’elles auraient pu se produire, ou qu’elles pourraient se produire un jour. Pour autant, toute ressemblance avec des personnes ou des événements ayant existé ou existant encore, ne peut être aujourd’hui que fortuite. Encore que …