La cage de Pandore

D'abord il y a ce banc. Vide ! Et puis il y a l'entrée du premier homme avec sa cage à oiseau. Vide elle aussi. Ensuite arrive le deuxième homme avec sa mallette. Et un jeu de rôle va s'établir, entre ces deux là, comme il s'établit, dans la tradition du cirque entre le clown blanc et l'Auguste. Qui subjugue l'un ? Qui domine l'autre ? A tour de rôle, ils distillent et nous assènent aphorismes existentiels, questions abyssales, interrogations définitives et sentences fumeuses. Entre multiples choses, ils nous disent que l'homme est ainsi fait qu'il va s'émouvoir, sincèrement, de l'abattage d'un seul arbre mais qu'il détournera, impuissant, son regard quand la forêt brûle. Ainsi, nous compatissons quand le fils de notre voisin se foule une cheville alors que, dans le même temps, nous regarderons les milliers de victimes d'une catastrophe naturelle ou d'un conflit armé comme une statistique froide à comptabiliser.