Brise d'espoir

« Chaque matin, il la décrit et accroche une litho à ses groupies impatientes. On s'abandonne à son rêve, son ivresse. Dans son âme, toutes les nuits, il l'apprivoise. Quant à l'aurore, elle lui échappe. Trop affranchie. Elle est son air, sa lumière, sa chair. Poète épris, il la contemple. Quand leurs caresses sont violentes, elle se déchaîne, ses ondes qui sont murmures deviennent des cris, elle gémit, s'écrase et c'est dans ses bras qu’il la console.
Sa Salamandre, c'est son théâtre, son refuge. Un filon de convoitise. Sur ses planches de sables, solitaire, il met sa toge, sort son glaive, défend sa belle.
Sa Salamandre, mosaïque en trame de bleu, une espèce en déclin. Il appréhende les lendemains, tel un devin, il le sait bien. Une brise d'espoir demeure dans les prunelles du jeune enfant. »