Autour du livre

22 mai 2013
Posté par
AA Victoria

Bernard Pivot, écrivain et  » twittos  » de choc

L’ancien animateur d’émissions culturelles s’est imposé comme un utilisateur hors pair de Twitter, prouvant que l’on peut jouir d’une belle plume tout en adoptant une attitude de geek.

Bernard_Pivot_EdilivreLes Tweets sont des chats, zoom sur un ouvrage savoureux
Loin de snober l’utilisation de Twitter comme certains de ses pairs, Bernard Pivot, véritable légende de la littérature télévisée, considère même ce réseau social comme un moteur incontournable de ses pensées littéraires. Il voit même, en cet outil de micro-blogging, un excellent « moteur » littéraire, précisant qu’il n’existe aucune différence entre le poète qui se contraint à respecter la forme de l’alexandrin et l’internaute qui utilise Twitter et doit respecter les 140 caractères.

Il a réuni ses fameux tweets dans un ouvrage, intitulé Les Tweets sont des chats, paru en février dernier.Grâce à ces messages, Pivot a redécouvert le plaisir de faire court.
Avec humour, fantaisie et pertinence, il revient sur ces petits messages électroniques et précise ses motivations en affirmant : « J’aime les tweets parce qu’ils partent en silence, circulent en silence et arrivent en silence. Les tweets sont des chats ».
Parmi ces formules savoureuses et humoristiques, on recense, par exemple : « Un dictionnaire, c’est un roman écrit par un général fou d’ordre et de discipline », ou encore « Les comptables préfèrent 3 fois rien à rien ».
Grâce à ces messages, Pivot a redécouvert le plaisir de faire court. Quand pratique-t-il le tweet ? Quotidiennement, avec une préférence pour le matin, son esprit étant mieux disposé pour l’écriture à ce moment-là selon lui.

Connaissez-vous Bernard Pivot ?
Né en 1935 à Lyon, il s’est imposé comme un journaliste et un animateur d’émissions culturelles télévisées avant tout. Diplômé du Centre de Formation des Journalistes (CFJ), il travaille d’abord au Figaro littéraire, puis rejoint la télévision où il anime une émission littéraire, restée « culte », Apostrophes, chaque vendredi soir de 1975 à 1990 puis Bouillon de culture jusqu’en 2001. Il y reçoit différentes personnalités du monde littéraire, l’une de ses rencontres les plus notables restant celle avec Vladimir Nabokov, auteur du très subversif Lolita, le 30 mai 1975, mais aussi avec des personnalités du paysage politique telles que François Mitterrand, homme de lettres avéré, et Valéry Giscard-d’Estaing, fervent admirateur de Maupassant.

S’il est le premier  » non-écrivain  » à être élu, en 2004, grâce à ses talents de critique littéraire, à l’Académie Goncourt, il ne s’illustre cependant pas comme le premier utilisateur de Twitter ! En effet, depuis la nuit des temps, de nombreux écrivains ont initié cette forme. Par exemple, les aphorismes d’Oscar Wilde, auteur de l’inoubliable Portrait de Dorian Gray, se prêtent parfaitement au jeu. Ainsi les formules de l’écrivain, telles que « S’aimer soi- même c’est se lancer dans une belle histoire d’amour qui durera toute la vie », « Une fatalité s’attache à toutes les bonnes résolutions. On les prend toujours trop tôt » ou encore « On ne devrait vivre que pour le plaisir. Rien ne vieillit comme le bonheur »
épouseraient parfaitement la forme du tweet. Par ailleurs, sur un plan plus politique, La Bernard_Pivot_EdilivreDéclaration des droits de l’homme et du citoyen comprend des formules exquises de tweets, telles que: « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune, 26 août 1789 », qui est le 1er tweet républicain français.

Etes-vous convaincu par l’initiative de Bernard Pivot ? Utilisez-vous Twitter ? Que pensez-vous de ce réseau social ?

Article écrit avec la participation de Camille