Interview écrite

3 mai 2016
Posté par
Guillaume

Rencontre avec Richard Muanda, auteur de « Les joies jaunes »

Dans quelle région habitez-vous en France ?
Rennes est la ville où j’ai grandi et vécu jusqu’en 2015. Je suis désormais presque Parisien. J’habite en banlieue à Aulnay-sous-Bois.

Présentez-nous votre ouvrage ?
Mon premier ouvrage s’intitule Les Joies Jaunes. Il s’agit d’un recueil de poésie écrit pour la plupart des poèmes au premier jet. C’est ma première rencontre poétique, je l’ai commencé à 16 ans il se peut donc que certains poèmes aient l’air un peu candides. Les poèmes sont tantôt en vers tantôt en prose mais l’un dans l’autre, il s’agit toujours du même acte. Pour les thèmes c’est assez hétérogène , j’y parle de ce qui m’interpelle et me touche, cela peut aller de la vue d’un SDF chantant une chanson paillarde avec une intrigante assurance à la goutte de pluie. De la panne de la feuille blanche à l’inspiration de la feuille sans branche…

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Tout dépend, si vous me dites Pourquoi en cherchant les causes/raisons qui m’ont poussé à écrire, j’aurai tendance à dire que c’est parce que j’avais à mon insu un trop plein émotionnel qui ne demandait qu’à sortir. Et mon goût pour la lecture s’est transformé en une passion sadique. Je lisais des livres qui m’énervaient pour telle ou telle raison afin de pouvoir dialoguer dans ma tête avec l’auteur, parfois je voulais dire à certains poètes ce que je pensais d’eux de l’impact de leur oeuvre sur la construction de ma personnalité. Parfois je voulais dire merci à tel ou tel chanteur d’avoir clamé telle ou telle chose , parfois je voulais aller un peu plus loin puisque l’époque le permet et que nombreux n’ont pas pu continuer puisqu’ils étaient morts. Les raisons sont nombreuses mais je pense que la plus évidente c’est que je me sentais obligé, l’écriture poétique venait naturellement comme la lecture. C’était devenu ma nature.

En revanche si on se demande Pour-quoi, c’est à dire dans quel but j’écris. c’est plus simple. Je suis quelqu’un qui se pose beaucoup de questions et qui est en constant état d’émerveillement face à la grande oeuvre de celui que j’appelle Dieu. Je traduis Le tout par de la poésie. J’aime assez l’idée de Jimenez ; la poésie comme peinture parlante et la peinture comme poésie muette. J’écris pour ça , peindre, faire du beau et pourquoi pas de l’utile dans la mesure où l’on considère le divertissement , l’émotion et la réflexion comme utile.

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
Les Joies jaunes s’adresse à un public de 7 à 77 ans. Non plus sérieusement je dirai que qu’un néophyte peut trouver son compte dans ces poèmes, tout comme un lecteur débutant en poésie à qui je conseillerai de prendre le temps de ne pas buter sur les mots qu’il ne comprend pas , car la poésie c’est aussi ça, la fête du langage, la célébration de la langue sous tous ces aspects les plus nobles qui peuvent nous faire « chier » mais qui au final édifie le lecteur sur telle ou telle conception de la vie. Je dois tout de même avouer qu’un(e) amoureux(se) de la littérature francophone ou de la langue de Baudelaire captera certaines intentions plus facilement. Encore une fois, j’étais pré-pubère au moment où j’ai commencé et un jeune homme au moment où je l’ai achevé, je pense donc qu’il peut parler à plusieurs générations.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?
Ça je laisse les lecteurs choisir par eux même. De toute façon une véritable oeuvre d’art dépasse toujours son auteur alors. L’avenir nous dira bien quel était le message du livre.

Où puisez-vous votre inspiration ?
Dans mon quotidien et celui des autres. J’aime beaucoup observer les gens, leur petits carrés de vie qui se ressemblent tout en étant des opposés à la fois. Je suis un peu aussi obsédé par les rapports qu’on les Humains entre eux et celui qu’ils ont avec Dieu ou le diable et ça change tout le temps. Le mouvement ça m’inspire beaucoup.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
En ce moment je travaille sur le court-métrage de l’artiste Mikaël Lemay, notamment au niveau des dialogues. Mais je dois aussi finaliser l’assemblage de mon second et dernier recueil de poèmes. Je sens qu’il est bientôt temps que je tourne la page.

Un dernier mot pour les lecteurs ?
N’oubliez pas que le titre d’un livre ou d’un poème contient toujours un piège qui vous met sur la voie dès le début. Bonne lecture!