Interview écrite

Rencontre avec Mihaela Erika Petculescu, auteur de « Pax Romana »
29 avril 2015
Posté par
Flora

Rencontre avec Mihaela Erika Petculescu, auteur de « Pax Romana »

Mihaela_Erika_Petculescu_EdilivrePouvez-vous introduire, en quelques mots, votre ouvrage ?
« PAX ROMANA – Les Maîtres du Monde » est un roman historique qui présente quelques semaines de la vie de l’empereur Auguste et de ses intimes en l’an 9 ap. J.-C. C’est l’apogée du règne. Rome a eu finalement raison de ses ennemis ; on vient justement d’écraser la révolte de Pannoniens et des Dalmates. L’Empire connaît enfin la paix, la stabilité, la prospérité. Pourtant, ironie de la vie comme toujours, en dessous de cette surface paisible, les passions brûlent, les rancœurs se font véhémentes et le bonheur est impossible pour les protagonistes. C’est cette saga d’âmes dans la tourmente, transformées par l’histoire en personnages immortels, que j’ai tâché de ressusciter en m’efforçant à l’objectivité, mais sans supprimer pour autant la subjectivité artistique.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Comme je l’ai mentionné dans l’Avant-Propos, découvrir l’histoire de Rome, c’est découvrir notre propre histoire et une partie des éléments constitutifs de la personnalité commune que l’Europe a aujourd’hui. Mon intention a été de créer des personnages qui touchent au cœur du réel, mais qui importent aussi par leur personne, plus que par les faits accomplis.

Où avez-vous puisé votre inspiration ?
Tout d’abord, j’ai puisé mon inspiration dans moi-même en cherchant à donner forme et existence au matériau fourni par les sources historiques. Cependant, au fur et à mesure que j’écrivais, je me suis mise à observer des similitudes avec notre monde actuel : mondialisation, brassage des populations et des cultures, diversité dans l’unité, intégration, immigration, tolérance et intolérance, prospérité matérielle allant de pair avec déficits budgétaires, guerres et besoin de stabilité… Rome a été la première à connaître ces phénomènes. Donc, rien de nouveau. Et ça a été pour moi matière à réflexion.

À quels lecteurs s’adresse votre ouvrage ?
Comme il ne faut pas offrir au présent une valeur absolue, mais le situer dans la totalité du temps, « PAX ROMANA – Les Maîtres du Monde » est à la portée de tous, surtout de ceux qui refusent d’être otages d’une image figée et cloîtrée de la réalité.

Quel message avez-vous souhaité transmettre à travers votre ouvrage ?
C’est un saut par-delà les siècles que je propose aux lecteurs, ayant pour but de retracer nos origines et de montrer des vérités qu’on ignore en général. C’est en même temps une aventure qui vise à faire comprendre que le passé est omniprésent et que, bien des fois, le présent n’est que son dédoublement. Alors, pourquoi se dissocier des valeurs de rassemblement ? Après tout, l’histoire est plus qu’une démonstration de la splendeur de la civilisation humaine : elle nous apprend aussi qu’il y a toujours espoir de changer le monde.

Quelles sont les principales qualités de votre livre ?
C’est aux lecteurs de donner leur avis sur les qualités de mon livre. Moi, j’estime que cette défense et illustration du monde romain au début de notre ère est plus qu’un exercice gratuit, encore moins une imposture convaincante, mais bien un enjeu, capable d’aviver les sentiments des lecteurs et de provoquer chez eux une quête de repères d’identité. En outre, étant donné que l’homme est resté le même à travers les temps, j’espère que les lecteurs retrouveront dans mon roman leur propre dimension narrative ; un bout de chemin parcouru auprès de ces personnages célèbres pourrait bien être une confrontation avec des conséquences directes sur la vie de chacun. En fait, on est tous engagés dans l’histoire !

D’où vous vient votre goût pour l’écriture ?
J’ai toujours aimé la lecture, la littérature française en particulier. C’est en lisant Les Rois Maudits par Maurice Druon que j’ai décidé d’écrire des romans historiques ; cependant, j’ai longtemps cherché en vain un sujet d’inspiration, qui est venu subitement au cours d’un séjour à Jérusalem, pendant que j’étudiais à l’École Biblique et Archéologique. Je me suis mise alors à griffonner quelques idées et, peu à peu, « PAX ROMANA » a pris des contours fermes.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
La trilogie « PAX ROMANA » est un cycle se construisant en dialogue avec les événements historiques. J’entends donc, dans les deux années à venir, achever les deux autres volumes qui font partie de cette suite romanesque. J’ai aussi sur le chantier deux autres ouvrages, Mariamne (l’histoire de la petite-fille du roi de Judée, Hérode le Grand) et Jeshua de Nazareth (la vie et le ministère de Jésus) ; ensuite, un véritable défi pour moi, « Cultural identity in biblical land – Between Memory and Present » , une approche pluri-disciplinaire, historiographie et beaux-arts. C’est tout, pour le moment.

Un dernier mot pour les lecteurs ?
Se couper du passé est loin d’être un processus évolutif, car notre existence trouve son sens en réponse à tout ce qui nous entoure. Donc, sans la connaissance du passé, l’homme moderne risque de devenir un être hors soi, incapable de comprendre d’où nous venons et qui nous sommes, et sans habileté d’anticiper dans une certaine mesure l’avenir. En d’autres mots, une personne facile à duper.