Interview écrite

Rencontre avec Cyrille Abdul Kader, auteur de « La Voix du silence »
16 février 2015
Posté par
Flora

Rencontre avec Cyrille Abdul Kader, auteur de « La Voix du silence »

Cyrille_Abdul_Kader_EdilivrePrésentez-nous votre ouvrage en quelques mots ?
« La voix du silence » nous plonge dans cette Afrique à la recherche de ses repères. Une Afrique partagée entre deux civilisations. Le respect des anciens, détenteurs du secret nocturne et la civilisation occidentale. Une Afrique qui se pose des questions, du genre que dois-je faire pour asseoir mon futur ? Dois-je accepter ou refuser tout ce qui vient d’ailleurs ? Ou dois-je concilier les deux ? C’est une problématique constante dans les rapports avec le monde. L’œuvre endosse sa part de responsabilité dans ce débat. Une œuvre émouvante qui relate la cruauté d’un destin, celui d’Onèné Nadré Lydie.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
C’est une inspiration divine. J’écrivais sans m’en rendre compte, peut-être pour le plaisir et puis je me suis rendu compte que je venais d’enfanter sans douleur. Je n’ai pas choisi de thème. Il m’a été imposé, par qui ? Je me pose souvent la question. Je suis poète. J’adore manipuler les vers. Je suis devenu romancier par hasard. Le grand inspirateur a du constater que certains peuples sont toujours en quête d’une identité. Cette œuvre est une réponse à leur préoccupation.

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
Mon ouvrage s’adresse à tous les lecteurs du monde. À tous ceux qui pensent qu’il est temps de s’arrêter un instant, de regarder dans le rétroviseur et de se poser la question de savoir où en sommes-nous dans notre désir d’enfanter un monde meilleur.

Quelles sont les principales qualités de votre livre ?
Il est écrit simplement pour être compris de tous. C’est une histoire pathétique avec des faits de société qui se combattent. Il décrit avec exactitude, le règne de la dictature dans les pays sous-développés. Il fait l’apologie de la beauté. Il tente de faire cheminer ensemble le bien et le mal. Il fait pleurer l’amour.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers votre ouvrage ?
Le message que je veux transmettre est une prise de conscience de l’être humain. Permettre au loup de respecter la liberté de l’agneau. Créer les conditions de l’épanouissement de l’humanité. Faire naître dans le cœur des humains une nouvelle manière de penser c’est-à-dire chanter la paix et l’union. Mettre fin au règne des homo sapiens, cette race cruelle qui continue de détruire l’humanité pour que vivent les  » homo sophos « , les hommes sages.

Où puisez-vous votre inspiration ?
Je parlais plus haut d’inspiration divine, mais c’est surtout la misère de ce monde, la beauté écorchée de cette civilisation démoniaque sans oublier la méchanceté et l’hypocrisie des humains.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
J’ai achevé « La Voix du silence » en 1995. Cela fait pratiquement vingt ans. Je me donne le temps de voir son comportement sur le marché. D’ici là, peut-être la fin de l’année 2015, je publierai les « Poèmes Sanglants », « Cruel Destin », « La Palissade du Pouvoir », « Orysse de Beaux Yeux ou la Tragédie de Légbreville », pour ne citer que ceux là. Rattraper le temps perdu par la faute des demi-dieux qui pullulent dans nos sociétés et qui empêchent l’émergence de nouveaux écrivains.

Un dernier mot pour les lecteurs ?
L’œuvre offre l’opportunité de redécouvrir la littérature africaine. Celle de nos devanciers d’avant les indépendances. Elle nous conduit dans les travers de la mythologie noire et nous réconcilie avec notre destin de noir.