Interview écrite

Rencontre avec Éliane Liraud, auteur de « La Poupée »
4 février 2015
Posté par
Flora

Rencontre avec Éliane Liraud, auteur de « La Poupée »

Éliane_Liraud_EdilivrePrésentez-nous votre ouvrage en quelques mots ?
La poupée est classé «  roman psychologique ».  Il a pour point de départ le terrible séisme du 29 février 1960 à Agadir qui a vu la ville détruite à 75% et fait plus de 15 000 morts. La poupée dont il est question est surtout le fil conducteur et le lien qui unira quelques années plus tard  trois jeunes filles marocaines et une française.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
J’ai écrit ce livre parce que j’ai eu la chance de me rendre sur place et de rencontrer des gens qui ont vécu cette catastrophe. Cela m’a ramené dans mes souvenirs d’enfant. Arlette «  la poupée » était ma poupée préférée et je l’aimais vraiment beaucoup.  J’ai du m’en séparer quand ma mère l’à  envoyée à Agadir dans un colis pour la croix rouge. Bien sur si cet envoi est basé sur un fait réel j’ai édulcoré la chose pour la rendre moins triste car à l’époque on ne m’a pas laissé le choix.

D’où vous est venue l’idée de La poupée ?
Quand ma poupée est partie pour Agadir, j’aurais aimé savoir entre quelles mains elle était tombée et avoir des nouvelles de la fillette qui l’avait reçue, ce qui ne fut pas le cas, cela m’a donné envie d’écrire ce que j’aurais voulu vivre.

 Pourquoi avoir choisi d’écrire sur le séisme d’Agadir de 1960 ? Quelles sont vos sources d’informations sur le sujet ?
En 1960 j’avais 13 ans, autant dire que mes souvenirs sont intacts. A l’école nous en parlions beaucoup, nous avons participé à des collectes, notre institutrice nous tenait au courant de ce qu’il se passait et puis  j’avais envie d’écrire un second livre, le sujet fut tout trouvé en me rendant chez des amis à Agadir. Un jour  alors que j’allais visiter la citadelle, j’ai entendu deux personnes parler de ce qu’elles avaient vécu. J’en ai profité pour prendre un maximum d’infos que j’ai compilé, et gardé le temps que mon premier livre L’aventure guinéenne soit terminé et édité. Ensuite le temps m’a un peu manqué mais au final le roman est là et c’est le principal.

Quel lien uni Hind, Arkiya, Atika et Noélie ?
Hind qui a reçu la poupée par la croix rouge, Arkiya et Atika sont trois amies. Hind et Arkiya habitaient la même rue et ont été séparées par le séisme, elles se retrouvent dans le même orphelinat où elles font la connaissance d’Atika et deviennent inséparables. Noélie est la petite française qui s’est séparée de la poupée pour l’offrir à une enfant marocaine en espérant apaiser sa peine.

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
Je pense que tout le monde peut le lire, mais je dirais que peut-être les jeunes filles le trouveront plus à leur goût quoi que je n’en sois pas certaine, il a déjà été commandé par deux messieurs et une mamie de 88 ans.

Quelles sont les principales qualités de « La Poupée » ?
Cette histoire, si elle débute sur des faits tragiques, évolue petit à petit vers la joie de vivre des fillettes puis des jeunes filles. Ce n’est pas un roman triste bien au contraire, il est plein d’espoirs en tous genres. Il est aussi la preuve que lorsque l’on souhaite très fort quelque chose, il faut se donner les moyens de l’obtenir et  ne jamais désespérer. La vie réserve parfois de sacrées surprises.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers votre ouvrage ?
Il y a en effet un message, « le malheur peut vous ravir ce que vous avez de plus cher au monde, mais il ne peut vous enlever votre volonté de survivre, puis de vivre. Tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir, dit le vieil adage ». Il prend ici tous son sens. Mais il est aussi un message par ces temps troublés et ce n’était pas prémédité. J’ai voulu dire aux lecteurs et lectrices que dans la vie rien n’est jamais définitif, tout peut toujours prendre une autre direction. Donnez-vous la main et laissez le racisme aux ignorants, la vie peut être tellement plus belle si on ne regarde que la valeur de la personne si on ne s’attache qu’à ce que les autres ont dans le cœur et surtout pas la couleur de peau ni la religion !

Où puisez-vous votre inspiration ?
L’inspiration vient en regardant autour de soi, en observant les gens, en étant curieuse de tout mais en plongeant aussi dans ses souvenirs.

 Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Mon livre suivant, qui est déjà en travaux, se passera dans les montagnes d’Italie ou je vis 6 mois de l’année. J’y ai rencontré des personnages intéressants, pauvres ou bourgeois, des bergers, des personnes âgées qui aiment à parler de leur jeunesse, etc. Il suffit de les écouter et d’ouvrir les yeux et l’inspiration est là !

Un dernier mot pour les lecteurs ?
Je n’ai pas la prétention d’avoir écrit le roman du siècle, mais j’espère néanmoins que cette petite histoire leur plaira, qu’elle leur montrera aussi qu’on peut être de pays différents et de milieux différents et se construire ensemble un avenir qui au départ semblait bien compromis. J’aimerais aussi leur dire que je prendrai toujours un réel plaisir à répondre aux personnes qui voudront bien me laisser un commentaire, quel qu’il soit, bien sûr s’il est sympa ce sera plus agréable (rire) mais  même les critiques sont constructives et aident à avancer.
Merci à ceux qui me feront le plaisir de lire mon livre et merci à vous pour ce petit dialogue. J’’espère que notre collaboration ne s’arrêtera pas à cet ouvrage.