Interview écrite

Rencontre avec Amélie Louis, auteure de « Libre ou rebelle »
29 septembre 2014
Posté par
Flora

Rencontre avec Amélie Louis, auteure de « Libre ou rebelle »

Amélie_Louise_EdilivreD’où vous vient votre goût pour l’écriture ?
De la lecture d’abord. Petite, j’étais très curieuse, et il n’y avait pas de télévision à la maison. Alors je lisais et relisais tout ce qui me tombait sous la main. A l’adolescence est venue la période d’imitation, les poètes d’abord. J’ai écrit mon premier roman à 25 ans. Autant d’écrits qui ont terminé à la poubelle. Trop de doutes.

Présentez-nous votre ouvrage en quelques mots ?
C’est un cheminement riche en émotions et réflexions sur la difficulté de naître au monde et d’être au monde. Rachid naît en Algérie pendant la guerre d’indépendance. Il vit le traumatisme de la mort violente, celui de l’exil. Il deviendra chanteur d’un groupe de rock. On le retrouve dans les coulisses d’un concert. Dans le stress intense qui précède l’entrée en scène, sa vie défile à bride abattue, les incompréhensions, les colères, les doutes, mais aussi la beauté, l’amitié, l’amour. Jusqu’à la dernière minute, il se demande si pour être un homme libre il doit fuir ou entrer en scène.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Lors d’un concert de Rachid Taha, j’ai été touchée par son intelligence émotionnelle, une vibration qui me touche aux tripes même si je ne comprends pas les paroles lorsqu’il chante en arabe. L’envie de comprendre passe pour moi par l’écriture. Alors j’ai choisi quelques repères, 1958, son année de naissance et aussi la mienne, des évènements clés. Pour le reste, j’ai laissé aller mon imagination.

Quel message avez-vous souhaité transmettre à travers votre ouvrage ?
Nos familles, nos parcours sont façonnés par les enjeux géopolitiques qui s’imposent à nous et parfois nous heurtent. Lorsque la colère se love en nous, il faut pouvoir la transcender pour vivre libre, avancer cœur et mains ouverts. Pour Rachid, c’est dans l’écriture.

Quelles sont les principales qualités de votre livre ?
Ce qu’il exprime est universel, mais c’est aussi une rencontre intime, où chaque lecteur peut puiser des ressources pour se questionner, comprendre. Son écriture m’a menée à la rencontre de mes grands-parents, autour de la question du déracinement.

Vos auteurs de référence ?
Sagan d’abord, un après-midi d’été, treize ans,quatorze peut-être, au hasard de la bibliothèque, «Aimez-vous Brahms?» Et la plongée dans Sagan, «Bonjour tristesse». Ce flegme d’une élégance tragique. C’est une admiration qui paralyse.
Puis Barjavel, Vian… tant d’autres.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Un recueil de nouvelles «Nos ailes de géants». Le titre en hommage à l’Albatros de Baudelaire indique le fil rouge du recueil. Exilés sur le sol d’une vie sans concession, nous déployons parfois des ailes de géants. Nous sommes tous des oiseaux sublimes.

Un dernier mot pour les lecteurs ?
Cher ami lecteur, j’aime t’imaginer à ma rencontre au fil des pages. Si tes émotions entrent en résonance avec les miennes et si la providence nous offre ce bout de chemin cœur à cœur, alors écrire est un cadeau.