Interview écrite

27 juin 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec Bauvarie Mounga, auteur de  » Au bout de l’effort  »

Bauvarie_Mounga_Edilivre

 Pouvez-vous introduire votre œuvre ?
Mon livre est constitué de dix nouvelles. Les histoires qui y sont relatées peuvent être vécues tous les jours par n’importe qui. Les personnages qui sont décrits dans l’œuvre veulent atteindre des objectifs et ne choisissent pas toujours les bonnes solutions.

De quel genre littéraire s’agit-il ?
C’est un recueil de nouvelles, bien évidemment.

Comment vous est née l’envie d’écrire ?
Depuis toute petite. J’aimais beaucoup lire. Cela a commencé avec les contes et les livres de jeunesse. J’inventais des petites histoires à la fin de l’école primaire et au lycée. A l’université, j’ai commencé à rédiger des petits bouts de nouvelles et de romans, cependant je n’ai jamais eu l’occasion de les proposer à une maison d’édition. C’est depuis que j’ai terminé ma thèse en grammaire française que je me suis dit : « pourquoi ne pas me lancer maintenant ? ». C’est là que j’ai proposé « Au bout de l’effort » et les autres œuvres qui vont bientôt être publiées.

Au bout de l’effort, ce titre fait-il référence aux difficultés rencontrées par vos personnages ?
Un peu. Je dois rappeler que le titre de l’œuvre est également le titre d’une nouvelle. Les personnes dont je parle rencontrent beaucoup de difficultés dans la vie. Certains opèrent des mauvais choix qui débouchent parfois sur des situations dramatiques. Je voulais surtout insister sur le fait qu’il faut se battre dans la vie, savoir opérer les bons choix. Et surtout faire attention au choix de la masse puisqu’il n’est pas toujours le meilleur. Ne pas être une personne formatée par la société ; savoir extirper les influences néfastes de sa culture pour mieux s’accomplir et réaliser ses rêves. Et tout cela doit se faire au bout de l’effort.

D’ailleurs, qui sont-ils ?
Mes personnages se recrutent dans plusieurs couches de la société, mais surtout dans les milieux défavorables, puisqu’à ce niveau, tout est encore à faire. Ils doivent faire les bons choix pour atteindre leurs objectifs même si ce n’est pas toujours le cas. C’est le cas d’Aline dans « l’ingérable avocate » qui est une jeune fille insolente et égoïste. Elle se comporte très mal avec tout son entourage et fait tout pour être le centre de l’attention, ce qui va finir par lui coûter son travail. Je peux prendre également le cas d’Ina dans « argent quand tu nous tiens ! » ; elle a été limogée dans la société dans laquelle elle travaillait. Au lieu de se battre pour obtenir un nouvel emploi aussi modeste soit-il, elle va aller dans une secte pour avoir beaucoup d’argent. Malheureusement pour elle l’issue sera fatale. Il y a tout de même de bons exemples. C’est le cas de Sandra dans « au bout de l’effort » qui va tout faire pour vivre sa passion d’écrivain. Elle finira par être publiée, mais ce ne fut pas du tout une sinécure. Elle dut affronter les préjugés de sa famille, de son entourage et de la société.

Quels penseurs vous inspirent ?
Je m’inspire de plusieurs écrivains. Puisque j’ai fait des études en littérature, j’ai beaucoup apprécié Samuel Beckett, Voltaire, Le Clézio, Victor Hugo, Jean-Paul Sartre. J’aime beaucoup les œuvres de ce dernier surtout les idées qu’il défend notamment dans ses essais. J’ai lu aussi plusieurs fois l’essai intitulé Quand se brisent les chaînes de Norbert Hugede. L’auteur y défend des valeurs humaines qui m’intéressent beaucoup. Il place toujours l’être humain au centre de ses réflexions. Je me dis que tout le monde devrait se comporter ainsi. La recherche effrénée de l’argent et le modernisme tendent de plus en plus à reléguer l’être humain au second plan. On vous considère par rapport à ce que vous avez et non par rapport à ce que vous êtes. J’aime beaucoup aussi des auteurs africains comme Mongo Beti, Henri Lopes, Cheikh Hamidou Khane. J’apprécie aussi des écrivains de la nouvelle génération tels que Marie Diaye, Alain Mabanckou.

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
Je souhaite vraiment que les lecteurs achètent le livre et le lisent entièrement. Je le recommande à tout le monde. Il aborde des questions existentielles et s’inscrit en faux contre des maux tels que l’hypocrisie, la cupidité, l’égoïsme, la superstition, la trahison. Je tiens à leur dire également qu’un autre recueil de nouvelles ainsi que des romans vont être publiés très bientôt. Je songe également à l’écriture des essais.