Interview écrite

18 juin 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec Ketsia Beatrice Bouanga Safou, auteur de  » Cahier d’une Africaine désenchantée « 

Ketsia_Bounga_EdilivrePouvez-vous introduire, en quelques mots, votre ouvrage ?
Cahier d’une africaine désenchantée est une lettre à l’Afrique, plus précisément l’élite qui sont les pères de ces nations.

A quel genre littéraire se rattache-t-il : roman, essai, traité, témoignage ?
C’est plutôt l’essai d’un roman.

S’agit-il d’une œuvre autobiographique ?
Il ne s’agit pas du tout d’une autobiographie, mais comme vous le savez, dans l’œuvre d’un auteur il y a toujours une part de vécu, donc il y a du vécu aussi dans ce livre.

Quel bilan dressez-vous de la situation africaine dans votre ouvrage ?
«  L’Afrique ne souffre plus de la colonisation mais de son propre fils « , c’est ce que dit un proverbe.

Un bilan négatif dans l’ensemble. Nous sommes en 2013 aujourd’hui quel est l’état du continent africain ?
Et comment, d´après vous, on peut changer les choses davantage, si ce n’est qu’en nous rappelant nos défauts, nos manquements (
L’absence du patriotisme, le manque d’unité…) au lieu de demeurer dans l’accusation.
Pendant trois siècles, l’esclavage avait vidé l’Afrique de ses ressources humaines certes; les colons ont volé ses richesses naturelles pendant des siècles certes, de nos jours de nouvelles variétés de domination et d’exploitation continuent leur cour certes; mais le gros lot du problème et de la solution à la misère africaine reviennent aux Africains eux-mêmes. Le président Barack Obama a été clair sur ce sujet en disant dans son discours au Ghana que l’avenir de l’Afrique appartient aux africains eux même. Dans la vie si vous n’avez pas d’ambition pour vous-même, personne d’autre n’en aura pour vous, malheureusement.

S’agit-il d’un constat pessimiste, désabusé comme l’indique le titre de votre ouvrage ?
Loin de moi l’intention de garder les africains dans la désespérance. J’aime l’Afrique, j’aime les africains et je les respecte. Mais il est aussi très important pour moi de rappeler à mes frères que nous sommes encore plus bas que Terre, qu’il nous revient de prendre conscience afin qu’on se relève.
Seuls les insensés peuvent défendre l’idée qu’un rappel à l’ordre est une preuve d’afropessimisme. Il ne faut pas être optimiste de façon exagérée et à vouloir occulter la réalité. Que nous servirait chaque jour de répéter que l’Afrique est riche alors que le peuple Africain ne jouit pas de cette richesse ? Pourquoi toujours accuser les occidentaux alors que nous-mêmes dépensons des sommes exorbitantes pour des choses qui n’en valent pas toujours la peine ?

Comment vous est venue l’envie de rédiger cet ouvrage ?
Tout a commencé le jour où j’ai découvert cette citation « On ne peut juger un homme que lorsque ce dernier n’ouvre pas sa bouche pour défendre la cause des faibles » du géant Nelson Mandela. Consciente que nombreux sont des humains qui souffrent dans différentes parties de ce monde, je me suis sentie inutile dans la mesure où je n’avais jamais ouvert ma bouche pour parler en faveur des opprimés.
J’ai choisi le cas de l’Afrique, car c’est le seule continent au monde qui subit les plus grandes humiliations de l’histoire de l’humanité, il faut une prise de conscience des africains et un soutient du peuple noir.

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
Tous les continents du monde ont des défis à relever mais l’un des nôtres est de traiter la corruption, la pauvreté, de faire en sorte que la santé de notre peuple s’améliore et surtout d’encadrer les jeunes.
Si je pouvais lancer un cri, ce serai que les jeunes gens reçoivent la meilleure éducation possible, afin qu’à l’avenir ils puissent représenter les dirigeants actuels. « La grandeur d’une nation réside dans sa capacité à défendre avant toute chose ces intérêts et à veiller sur la sécurité de son peuple ». Une citation que j’ai écrite à l’âge de 17 ans.