Interview écrite

14 juin 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec Valery Kammegni, auteur de  » Paradoxe  »


Valery_Kammegni_EdilivrePourriez-vous introduire en quelques mots votre ouvrage ?

Paradoxe ou La Nuit tirée du Jour est une peinture du racisme contemporain. Autrement, c’est la naissance d’un enfant de couleur donc Black, dans un couple de race blanche. Comme mon précédent ouvrage Les mauvais riches, j’aime que le lecteur soit dès le titre même de l’œuvre profondément concerné.


Qu’est-ce que le racisme contemporain ?
Il faut préciser que le thème central de l’ouvrage n’est pas le racisme, même si les rapports raciaux y sont profondément illustrés et mis en avant. Mais plutôt, la bataille idéologique, axée autour du pacte des intérêts -« le système de coopération et la politique de libéralisme »- dont sont victimes les Petits Peuples de toute la communauté Humaine. C’est précisément un vernissage sur les dangers de la vérité absolue. Le racisme contemporain, comparativement à l’apartheid longtemps pratiqué en Afrique du Sud et la ségrégation raciale qu’ont combattue Martin Lutter King (précisons pour tous, que le racisme n’est pas seulement anti-noir) et les autres leaders défenseurs des Droits fondamentaux de l’Homme au cours des décennies passées, n’est plus catalogué ou figé au seul critère de la couleur : anti-noir ou anti blanc… Mais c’est aujourd’hui l’anti-africain, l’anti-américain, l’anti-occidentaux, l’anti-chinois, l’anti-français,… Autrement c’est une guerre froide et idéologique d’intérêts. C’est la guerre des riches contre les pauvres, des forts sur les faibles…

Vous savez la communauté humaine aujourd’hui est divisée seulement en deux camp :
–          Pauvres contre riches
–          Faibles contre forts
–          Vérité contre mensonges
–          Intérêt général contre intérêts particuliers…

On est de nos jours noir, blanc, jaune ou rouge si nous appartenons à une classe sociale bien définie. Au sein des grands groupes mondiaux conduisant aux destinés de notre planète, ce n’est pas la couleur de la peau fondamentalement qui prévaut, mais, le sens de convergence des intérêts. Donc, on n’est pas d’une race de nos jours parce que la couleur de notre peau la définie, mais par les prétentions de nos ambitions etc.

L’intrigue de votre ouvrage contient-elle une expérience personnelle ?
Généralement quand on parle des autres on parle de soi. L’Homme du fait de son interdépendance avec ses semblables, est toujours victime d’un agissement lointain ou proche. Mon souci est de pouvoir contribuer à enfin diluer l’ampleur sur les préjugés raciaux.

Pourquoi avez-vous choisi ce titre qui semble presque transgressif ?
Selon la fondamentale des lois scientifiques, qui exprime implicitement le principe de la vérité absolue, les caractères raciaux sont héréditaires. Je crois, contrairement au bon sens, que l’Homme aujourd’hui, a atteint le paroxysme de l’ignorance ; ce qui à côté de sa perpétuelle quête du savoir et du bien-être est un paradoxe.

Pourquoi avez-vous choisi de traiter ce sujet ?
Je crois que le monde a besoin d’un peu plus de considération. Sinon, le plus souvent je ne fais pas le choix du sujet à traiter, parce que tout, du moins en littérature comme en musique s’impose à moi.

A qui précisément renvoie le vocable « paradoxe » du titre, à un personnage ?
Paradoxe c’est le nom que les MC Collins ont donné à leur enfant né de couleur. Mais c’est également cette situation de naissance d’un enfant de race noire dans un couple de race blanche. D’après les conventions humaines, la naissance de Paradoxe est contraire à la logique ou à ce qui est communément admis.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les personnages de votre ouvrage ?
Nous avons les anti-Paradoxes constitués des MC Collins parents du bébé et le Dr Fabrice qui changera rapidement de camp pour un amour fou avec sa stagiaire Rachida Ravel ; et les pro-Paradoxe qui sont pour la plupart du corps médical, à l’exception de Vino le cameraman dont l’appareil aura immortalisé les moments gracieux de la naissance de l’unique fils de la famille du ministre de l’intérieur.

Que se passe-t-il réellement pour qu’un couple de race blanche met au monde un bébé de race noire, pas un métis, mais un bon Black, pour reprendre vos termes ?
En fait, la naissance de Paradoxe chez les MC Collins est a priori perçu comme une punition, mais selon également le schéma du « cadrage parapsychologie », se sont généralement les choses avec lesquelles nous animons notre psyché, qui se produisent dans nos vies, un peu comme le recommandent les mentalistes.

Pensez-vous que Paradoxe aidera à résorber le racisme dans nos sociétés ?
Mon ouvrage n’est pas une potion magique de l’enchanteur, même s’il a été catalogué dans la prestigieuse « collection coup de cœur » de l’Éditeur Edilivre!  Le racisme et toutes les autres formes de marginalisations naissent des préjugés. Et toute fois sans être pessimiste, ou en aucune circonstance le prétendre, je considère les préjugés comme les éléments caractéristiques, et même constitutifs de chaque culture, de notre civilisation. C’est la tolérance absolue et surtout la reconnaissance par tous les membres de la communauté humaine du caractère sacré et inaliénable de la vie humaine dans sa diversité qui doivent prévaloir. Alors, Paradoxe n’est qu’une pierre parmi tant d’autres initiatives, portée à l’édification de la cohésion raciale, à la résorption des grands préjugés qui consolident un peu plus de génération en génération le malaise.

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
Très bonne lecture à chaque lecteur. Lisez et faites lire l’ouvrage Paradoxe, sa suite  est en route. Et chacun d’entre nous, dans son élément à sa part de pierre à apporter pour l’édification d’un monde avec moins de préjugés. Prochainement, Paradoxe l’adolescent, rentre en Occident sa terre natale poursuivre des études de Sciences Politiques.