Interview écrite

13 juin 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec Sabine Ricote, auteur de  » Confidences d’une fleur bleue « 

Sabine_Ricote_EdilivrePouvez-vous introduire votre ouvrage en quelques mots ?
Confidences d’une fleur bleue, c’est l’histoire d’Anaïs, une jeune femme fleuriste aux espoirs romantiques. On ne tombe pas dans la mièvrerie, au contraire ! Anaïs, entourée de ses animaux perspicaces et accompagnée de son amie Sophie se lance en quête de l’homme de sa vie. Elle rencontre tour à tour un danseur déjanté qui lui démet l’épaule ou un andalou bouillant, piquant comme le chorizo et s’amuse de ses rendez-vous désastreux. Ses souvenirs d’enfance et d’adolescence constituent également une part importante de sa recherche amoureuse. Elle espère échapper à certains déterminismes familiaux et se délecte en relatant certains épisodes comme un Carnaval à l’école ou ses premières leçons de conduite.

Pouvez-vous nous présenter votre héroïne Anaïs ?
Anaïs est une jeune femme simple et réfléchie, à l’esprit plutôt critique et acerbe. Elle n’est pas toujours tendre avec les autres, mais son naturel enjoué et optimiste en fait un personnage attachant et touchant. Elle peut se montrer douce et rêveuse, triste, drôle et taquine. En tout cas, elle n’a pas sa langue dans sa poche et elle sait ce qu’elle veut ! Bien qu’elle puisse paraître parfois désabusée et lassée par les gens qui croisent son chemin, elle prend la vie du bon côté parce qu’elle en sait la valeur. Elle croit en la solidité de l’amitié et en la force d’un amour inconditionnel. Son existence est construite par les choix délibérés qu’elle fait : s’éloigner de sa famille tout en portant un regard tendre sur son enfance ou préférer une relation amoureuse épanouie plutôt qu’un simulacre de vie de couple.

Vous soulignez les difficultés sentimentales dans votre ouvrage et les différents échecs d’Anaïs. Ce sujet s’inspire-t-il de vos propres expériences ? 
En effet, mes propres expériences sont à l’origine du récit des rencontres infructueuses d’Anaïs, mais pas uniquement. J’ai observé les relations de mes amies, puisé dans mes nombreuses lectures ou dans ce que j’ai pu voir à la télévision. Anaïs et son amie Sophie concentrent à elles deux tout ce qui aurait pu m’arriver.

Par là-même, abordez-vous principalement le thème de la désillusion ?
Les deux personnages féminins de mon roman sont parfois sujettes à la désillusion, mais ce n’est que passager. Les échecs amoureux apportent forcément leur part de déception, de doute et de remise en question. Ils font grandir et réfléchir. Les déboires sentimentaux d’Anaïs et Sophie sont davantage sujets à rire car ils sont imagés et caricaturaux. Je n’ai pas voulu écrire un roman du désenchantement amoureux, j’ai voulu tourner en dérision les rencontres que chacun d’entre nous a sans doute faites.

Sur quel ton choisissez-vous de traiter ce thème : pathétique, satirique, ironique ?
A vrai dire, ni de façon pathétique, satirique ou ironique. Bien que l’ironie et la moquerie soient parfois le moyen de défense qu’utilise Anaïs pour décrire ce qu’elle vit et porter un regard détaché sur ce qui l’entoure, c’est davantage avec humour que le thème de la désillusion est abordé. Tout en développant mon point de vue sur les échecs amoureux, j’ai d’abord voulu susciter le rire et présenter le sujet de façon légère.

Brossez-vous un portrait de notre société actuelle à travers votre ouvrage ?
Notre société actuelle est un point central de mon ouvrage. C’est sans doute elle qui conditionne la recherche d’Anaïs. Bien sûr, elle a envie de rencontrer l’âme sœur et de s’épanouir sentimentalement, mais cette quête est aussi conditionnée par le diktat d’un monde dans lequel la solitude est impitoyable.

Si tel est le cas, quel regard portez-vous sur celle-ci ?
La question du célibat assumé ou forcé et de la nécessité impérieuse de vivre en couple pour vivre heureux se pose à chaque instant dans notre société. On est submergé de publicités vantant des sites de rencontres ou de reportages sur la recherche effrénée que certains mènent pour rompre leur solitude. Avoir la trentaine, ne pas être en couple et ne pas avoir d’enfants suscite bien souvent l’interrogation. Cette fille a sans doute un problème, non ? Eh bien non, pas toujours… Notre société est rude pour les femmes qui n’ont pas croisé la route de leur prince charmant et enfanté dans la foulée. Il faut revendiquer ses choix et souvent justifier sa situation maritale. Dès qu’on s’éloigne de la norme, les gens se permettent de juger. Heureusement, Anaïs s’efforce d’avoir du recul face à tout cela, même si elle est affectée par ce que les autres pensent d’elle. Elle-même jauge énormément ! Ce n’est pas un portait péjoratif, juste un point de vue critique qui permet la réflexion.

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
J’espère que ce premier roman sera pour eux l’occasion d’une lecture agréable. J’ai pris tellement de plaisir à l’écrire, à le voir mûrir et à le tenir dans mes mains. Je voudrais juste que ce plaisir soit partagé.