Interview écrite

12 avril 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec Irène Moreau d’Escrières, auteur de  » La Mémoire bleue « 

Irène_Moreau_EdilivrePouvez-vous introduire votre ouvrage en quelques mots ?
Oui, la mémoire est le puits des souvenirs. Ceux dont je tente de rendre compte ici relèvent d’expériences intérieures qui s’apparentent davantage aux phénomènes extra-sensoriels, à des réminiscences, ou aux expériences proches de la mort, les EMI. Cette mémoire est associée au bleu du ciel, réel et intérieur, celle de l’homme originel dont parle les traditions mystiques et religieuses, tel l’Adam lumineux.


Pourquoi avez-vous choisi la forme romanesque ?
La forme romanesque permet de passer du ruisseau au fleuve, pour dire en mille gouttelettes de pluie le diamant du poème de la Mer, qui est un roman aux trésors sans fin renouvelés.

Le thème de la mémoire vous touche-t-il particulièrement ?
Oui, la mémoire est un puits sans fond qui nous permet de franchir l’espace et le temps, qui nous abreuve même au-delà des rêves, et nous libère des mirages du monde.

Pourquoi l’associez-vous à une couleur, dans le titre de votre récit ?
Le bleu est associé à la spiritualité, au mystère du ciel, à l’infini, au sacré, à la sérénité, au religieux. En plus, pour moi, cette mémoire bleue est associée à une chanson que ma mère écoutait quand j’étais enfant. Sur le bleu de la pochette du disque, qui était d’un très joli bleu, était écrit Destin, un mot qui laissait ruisseler ces notes de musique et cette nuance de bleu qui est reproduite sur la couverture de La Mémoire bleue.

De quels mythes vous inspirez-vous pour cette histoire ?
Peut-être du mythe d’Orphée. Le musicien plonge dans la nuit des enfers pour retrouver son Eurydice, comme le poète s’en va quêter son âme au-delà du terrestre, plongeant dans les vagues de sa mémoire bleue.

A quoi renvoie la couleur bleue dans votre imaginaire, dans l’imaginaire collectif ?
Sans doute à la couleur du ciel qui reste un mystère, au-delà de toute analyse. C’est la couleur de l’eau, de la mémoire sans fin, de la pensée, de la conscience, de l’esprit.

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
Je voudrais leur dire que ces souvenirs vivants sont parfois transposés dans l’œuvre écrite depuis mon enfance, et que j’ai choisi d’éditer chez vous. Déjà 22 livres ! Imprégnée de la mystique de l’Orient et de l’Occident, elle est très structurée. Elle foisonne de personnages qui tissent des liens d’un livre à l’autre. Chaque personnage principal est conçu en fonction de sa date de naissance, et revient comme personnage secondaire dans un autre livre, tous se font miroir, comme dans les images en abymes.