Interview écrite

7 mars 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec Laure Bolatre, auteur de  » Je… « 

Laure_Bolatre_EdilivreLaure Bolatre, pouvez-vous, en quelques mots, introduire votre ouvrage Je… ?
Je… est un roman : une enquête policière sur fond de drame familial.

Pourquoi avez-vous choisi de mélanger les registres policier et familial ?
Au prime abord, je voulais placer mes personnages de l’autre côté de la barrière : dans un homicide nous parlons toujours de la famille de la victime, rarement de celle de l’assassin, pourtant, celle-ci n’est elle pas également emporté dans la tourmente ? Tout s’écroule sur un simple coup de fil, la douleur est autre mais elle est tout autant destructrice…

Qui s’exprime derrière ce pronom « je… » ?
Je… c’est Jacqueline la maman d’Olivier : cette mère qui préparait le mariage de son fils et qui se retrouve confrontée à une vérité qu’aucune mère n’envisage…au point de se dire que la mort de son enfant aurait été plus douce…

Vous êtes-vous inspiré d’expériences personnelles pour composer cette intrigue ?
En fait, tout à commencé un midi, je regardais les informations qui parlaient d’un jeune homme de 17 ans qui venait d’assassiner sa petite amie. Le journaliste terminait son reportage par ces mots : « la mère du jeune homme n’a pas souhaité s’exprimer ». Je me suis dit :  » Mon dieu, mais qu’aurait-elle bien pu dire ? « . De là est venue l’idée d’écrire ce roman, de me mettre ou tout du moins d’essayer un temps d’être cette maman et de transmettre son ressenti

On associe souvent à la première personne du singulier la poésie. Pourquoi avez-vous choisi le genre romanesque, qui plus est, policier ?
Au début, je voulais construire un huis clos entre un fils et une mère : mais je n’ai pas pu, en tant que maman moi-même, les émotions devenaient trop fortes à écrire, c’est pour cette raison que j’ai introduit une enquête policière, il fallait fragmenter le récit pour ne pas tomber dans un mélodrame…

Pourquoi traitez-vous ce thème d’une mère qui parle à son enfant ?
Jacqueline et Olivier ont toujours eu une relation fusionnelle. Tout au long du livre, Jacqueline cherche à comprendre, à savoir à quel instant elle a manqué à son rôle de mère, olivier, lui essaie de la rassurer, je dirais que le drame a inversé les rôles : l’enfant rassure la mère sur un avenir plus qu’incertain.

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
Je… est une fiction. Mais en même temps il pourrait être un hommage à toutes ces mères courages, quelles qu’elles soient, quelles que soient les épreuves que la vie leur envoie, elles ont en elles une force insoupçonnée, et même s’il leur arrive de douter, elles iront toujours de l’avant, tout simplement parce qu’un jour elles ont donné la vie, tout simplement parce qu’il leur est interdit « de se noyer dans le chagrin… »;