Interview écrite

6 mars 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec Sylvie Le Kerneau, auteur de  » Les Navigations poétiques de Leïla et Qays « 

Navigations_poétiques_Qays_et_LeïlaPourriez-vous introduire, en quelques mots, votre ouvrage ?
Une préface serait un élément additif intéressant et utile au public mais l’on ne la rédige pas soi-même normalement mais en guise d’introduction j’aurai envie de rappeler au lecteur quelques précisions sur le titre de l’ouvrage.
Au même titre que l’Occident possède dans son patrimoine littéraire Tristan et Iseult pour aborder depuis le XIIè siècle le thème de L’Amour, l’Orient à été bercé par la poésie de Majnun, le fou, aussi appelé Qays amant de Leïla et qui, séparé de celle qu’il aimait, a légué des poèmes d’une exceptionnelle beauté, quelque peu oubliés du public à ce jour bien que continuellement réinterprétés dans la musique orientale.
Partant de ces thèmes littéraires évoquant l’amour courtois, le fin amor, je me suis autorisée à écrire un texte contemporain, totalement « décalé » des versions manuscrites connues pour laisser naviguer mon imaginaire amoureux et au final m’interroger sur ce que signifiait être à la recherche de l’amour idéal.
C’est en ce sens que s’introduit, dans la pensée et le rêve, la notion de quête existentielle.

Pourquoi avez-vous choisi de nous parler du thème de la quête existentielle ?
Si ce thème découle de la question du sens à donner au verbe aimer, il évoque aussi la nécessité de se connaître soi-même pour être en mesure d’accepter l’autre et être en capacité d’aimer et de renoncer à toute forme de violence. C’est, en substance, l’idée que j’ai voulu développer dans la première partie de ce texte.

Ce thème vous touche-t-il personnellement, quotidiennement ?
Oui par le biais de ma propre histoire, puisque je pars de mes propres interrogations pour écrire et, qu’au cœur de mon parcours de vie, se pose la question des origines inconnues de l’enfant abandonné. Le travail fait sur soi et avec Autrui dans ce domaine est aussi « une quête existentielle »; laquelle n’exclut pas l’Amour mais ouvre au contraire à la découverte d’une multitude de cultures et de sources d’inspirations.

Quel message souhaitez-vous délivrer, plutôt de l’espoir ou du désespoir ?
Peut-on concevoir l’Un sans prendre la mesure de l’Autre ?

Pourquoi avez-vous choisi la forme romanesque plutôt que l’essai ?
Je pense avoir davantage de plaisir à écrire en jouant avec l’imaginaire même si je peux parfois utiliser des sources historiques fiables pour construire une narration mais comme une large partie de l’ouvrage est  d’inspiration poétique en prose suggérant un éclatement de l’espace et du temps au bénéfice du rêve, ce ne peut être considéré comme un essai.

Finalement, votre ouvrage n’oscille-t-il pas entre méditation poétique et méditation romanesque ?
Comme nous avons du mal à classifier l’ouvrage, c’est une bonne suggestion pour tenter de le définir. J’ai voulu, dans la construction finale du texte, articuler le Réel, dans les passages faisant écho à ma propre histoire, avec l’Imaginaire, et le Symbolique par l’illustration de « quelques tâches de couleur » intégrées au texte.

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
Milles excuses pour l’erratum p. 69 où il convient de lire ligne 16  » présence  » et non  » présente « , et en espérant que ce roman illustré leur plaira.