Interview écrite

2 août 2012
Posté par
Marie

Rencontre avec…Virginie Cefai

 Virginie Cefai, Asservissement est votre premier ouvrage publié chez Edilivre.  Pouvez-vous nous faire entrer dans son univers en quelques mots ?
Asservissement est empreint de l’univers de la prostitution, un univers à deux facettes : la première qui reflète glamour et rêve au travers de l’héroïne, escort girl de luxe, et celle ternie par l’asservissement. Le récit trouve sa source dans l’agression sexuelle de Mayneea, qui, pour assurer la protection de sa sœur, qui est également sa colocataire, cède au chantage qui  l’entraîne vers son devenir de péripatéticienne. Rien ne semblait la prédestiner à cet aboutissement, elle, femme sculpturale et sublime. Hôtesse de caisse dans une grande surface basée à Orange, Mayneea partage le quotidien universel d’employés qui travaillent pour vivre. La   réalisation de son rêve donne une autre dimension à son existence, et, elle vit  avec passion sa relation fusionnelle avec un séduisant et richissime propriétaire de domaines viticoles. En parallèle, le déploiement du misérable destin de Nora, seize ans, battue, violée et rejetée par les siens pour qui elle constitue « une bouche de plus à nourrir », est asservie. Son parcours épineux ne rencontre que galères et toujours plus de coups par son proxénète et ses acolytes. Le seul rayon de soleil venu illuminer son misérable vécu, sera éteint par ses bourreaux. Son histoire ainsi que de nombreuses scènes décrites dans le roman, sont inspirées de faits réels.

Comment vous est venue l’idée d’écrire cette histoire ? Ma réponse peut sembler pour le moins surprenante, mais l’histoire, quand je ne m’appuie pas sur des témoignages, m’a été purement et simplement donnée, par des images qui s’imposaient à moi. Je n’ai eu à fournir que le travail de translitération.

Quel message voulez-vous délivrer à travers ce livre ? Simplement un message de tolérance. On ne choisit pas toujours son chemin. Ces femmes ont droit à notre respect, notre considération. Je suis favorable à l’ouverture de maisons closes, qui leur assureraient une protection physique, médicale et sociale. C’est se voiler la face que de nier l’évidence : la société a besoin de ce qu’elles offrent.

Quels types de lecteurs pensez-vous toucher avec ce livre ? Je qualifierai ce livre de « tout public » (adulte s’entend) mais plus particulièrement celui qui est amateur de sensations fortes, au vue de certaines scènes de sexe et de violence. La narration générale porte sur la représentation globale de notre société, telle qu’elle est perceptible aujourd’hui.

Quel est le livre qui vous a le plus bouleversé ?
Les oiseaux se cachent pour mourir : magnifique roman de Colleen Mucculough
Si bouleversant, et dont elle nous fait vivre la passion interdite. Le vœu transgressé du Père Ralph face à Maggy, qui renvoie l’homme à sa faiblesse face au désir charnel. Un désir qui perdure, et ne trouve l’extinction qu’avec la mort qui l’emporte.

D’où vous vient votre goût pour l’écriture ? J’avais huit ans, lorsque mon entourage a découvert que je possédais ce don, que j’ai exploité avec passion. Dès que j’ai une feuille blanche face à moi, les idées, les mots surgissent. Je ne choisis jamais mes récits. Un titre, un sujet virevolte dans mon esprit, et tant que je n’amorce pas les écrits, j’en suis obsédée. Ce qui est le cas en ce moment. L’écriture m’est autant vitale que l’oxygène. Je suis très croyante, et dans les écritures bibliques, on trouve ce passage où il est dit que le christ distribua trois talents en demandant aux bénéficiaires de les rendre fructueux. Je crois que cet élément de réponse à lui seul suffit pour expliquer mon enthousiasme.

Parlez-nous de vos projets littéraires à venir…
Deux romans vont paraitre aux Editions Edilivre : Ondine du val d’or et Je t’aimerais même en enfer (extrait de mon journal), ainsi qu’un recueil de lettres et poèmes intitulé Virginie te dira.
Ondine du val d’or
est dans l’esprit des thèmes forts que j’affectionne, mais nous en parlerons dans peu de temps. Je t’aimerais même en enfer est un récit autobiographique. Quand au recueil, les lettres ont été écrites au regard d’un amour impossible à vivre, elles sont également biographiques. Les poèmes : l’infidèle, parfum de jalousie, dans ses yeux etc.… s’inspirent de notre propre fonctionnement ainsi que de celui de la société actuelle.